Nuancier Pantone, je t'aime !

Il y a 15 jours, j'ai réalisé un rêve...
Cela faisait trèèèèèès longtemps que je rêvais de posséder (oui, POSSEDER, d'habitude, je ne suis pas une obsédée de la possession_ ouhhh, note bien les alitérations en "s" dans cette phrase), mais là, je voulais AVOIR un nuancier Pantone rien que pour moi...

Pourquoi ?

Parce que c'est un objet magnifique. Enfin, moi, je trouve. Mieux, 100 000 fois mieux qu'un arc-en-ciel. Toutes ces couleurs, ça me rend dingue. Je pourrais les regarder une à une pendant des heures.

Parce que la première fois que j'en ai vu un, j'étais toute petite, peut-être 6, 7 ans. C'était un week end dans les années 80, mon père qui travaillait dans la création publicitaire avait dû passer au bureau et nous avaient amenés mon frère et moi. Tandis que je furetais à travers les bureaux déserts_à l'époque, la mode n'était pas à l'open space_ j'ai découvert cet objet sur une table et je l'ai tout de suite aimé.
Plus tard, je l'ai retrouvé en agence de création dans ma vie professionnelle, tout bien rangé dans sa housse de protection, jalousement gardé par un directeur de création précautionneux, comme un bien précieux. J'adorai l'utiliser, vérifier une couleur, choisir la plus adaptée avec les graphistes, argumenter pour ce rouge et non pas pour celui-là. Ahhh..les nuanciers pantone, tout un univers, toute une poésie. Un langage fait de couleurs et de teintes, de petits numéros, de types de supports, un peu difficile d'accès, réservé aux initiés, comme une sorte d'espace VIP au coeur de l'arc-en-ciel, l'endroit où l'on voit la richesse infinie des variations de couleurs.
Tout cela, regroupé dans un bloc de feuilles de papier oblongues reliées par une attache en plastique...

Et voilà, parce qu'aujourd'hui, j'en ai vraiment besoin dans mes activités professionnelles et personnelles, je me suis autorisée à en acheter un (parce que ça coûte un bras quand même, il faut le savoir). J'étais comme une gamine dans la boutique d'art où je l'ai acheté (Chez Lavrut dans le 2e arrondissement de Paris, pour être précise). J'avais tout chaud partout quand je l'ai eu dans mes petits mains et que je l'ai rapporté à la maison. Dans le métro, j'avais peur que quelqu'un remarque mon air bizarre (genre "là, dans mon sac, il y a un trésor, mais personne ne doit le savoir, surtout n'ayons l'air de rien. La la la") et je craignais qu'on me le prenne, My Precious. Chez moi, j'avais envie de le montrer à mon homme et à mon fils, mais j'ai changé d'avis. Peur que mon homme n'apprécie pas à sa juste valeur l'objet et qu'il me lance un "ouais..., et ça coûte combien ce truc ?", peur que mon fils l'aime un peu trop et le découpe un jour où il cherchera des jolis petits papiers pour faire un collage. Alors je le garde et le partage avec vous (virtuellement hein, faut pas déconner quand même).

Et voilà, je l'aime mon nuancier Pantone. Par contre, le pauvre, il est tout nu, pas de housse pour l'habiller et le protéger de la vilaine lumière qui l'abimera à terme et émiettera peu à peu ma confiance en ses couleurs. Il va falloir que je pense à lui coudre une petite housse rien que pour lui....un écrin pour l'arc-en-ciel.